Un bijou de château baroque
Gödöllö, un chef d’oeuvre hongrois d’architecture baroque
C’est au milieu du XVIIIème siècle que le Comte Antal Grassalkovich commence à faire construire ce petit château, dans le style baroque de l’époque. Ses deux fils en continueront la construction, ajoutant une sixième, puis une septième aile au bâtiment central flanqué de deux terrasses au centre desquelles se trouve la salle d’honneur.
Voici le bâtiment principal, de face et à l’arrière :
L’Impératrice Marie-Thérèse a rendu visite au Comte en août 1751. Arrivée tard au château, elle a vu deux rangées de hussards (20 000) lui éclairer la route spécialement créée jusqu’à l’entrée avec des torches à la cire. Les Grassalkovich lui ont organisé une promenade en traîneau car c’était la mode et ont salé la route pour faire glisser l’Impératrice qui, pour jouer le jeu, a revêtu une pelisse en fourrure. Sa statue dans le parc commémore cet honneur. Elle a l’air austère, comme ça, mais elle adorait s’amuser !
Un cadeau royal en 1867
Lorsque François-Joseph et Elisabeth (Sissi) ont été couronnés roi et reine de Hongrie en 1867, l’Etat hongrois leur a offert ce petit château pour venir s’y reposer. Sissi adorait la Hongrie qui le lui rendait bien, et elle avait choisi une aristocrate hongroise comme dame de compagnie, pour apprendre la langue. Ida Ferenczy est devenue sa confidente et amie au fil des ans, et avait sa suite près de celle de Sissi dans une aile du château. Le Roi habitait dans une autre aile, où l’on peut encore voir son bureau. Il y avait aussi les chambres des enfants, Marie-Valérie, Gisèle et Rodolphe. Une écurie de luxe abritait de très beaux chevaux à qui l’on faisait exécuter des tours devant l’Impératrice, comme de traverser un cercle de feu. Charles 1er d’Autriche, Charles IV en Hongrie, successeur de François-Joseph, y a également effectué de courts séjours avant son exil en 1919.
Tout cela a été magnifiquement restauré, le château n’ayant pas été détruit pendant la Seconde guerre mondiale. Pour exemple, deux ailes magnifiques :
Le Régent Horthy s’y est d’ailleurs régulièrement rendu entre 1920 et 1945, recevant toute l’aristocratie européenne et les dirigeants des pays voisins pour des parties de chasse notamment. Les Allemands qui l’occupaient l’ont pas mal pillé, puis l’Armée rouge s’y est installée jusqu’à son départ en 1990. L’une des parties du château a été transformée en maison de retraite à cette même époque. Mais depuis quelques années, les Hongrois se sont rendu compte de l’énorme potentiel touristique du lieu, lié à la nostalgie de l’Empire et au destin tragique de Sissi, et ont complètement rénové l’ensemble. Hélas, il n’est pas permis de prendre des photos de l’intérieur, où figurent d’impressionnants poêles en faïence de style rococo, des meubles du milieu du XVIIIème siècle et, bien sûr, les appartements de Sissi et François-Joseph, de style XIXème, avec les fameuses tapisseries de soie violette chez l’Impératrice dont c’était la couleur préférée.
Des expositions temporaires étant organisées dans le château, en bonus j’ai pu voir les oeuvres de trois peintres impressionnistes hongrois, Szinyei Merse Pál, Székely Bertalan et Munkácsy Mihály.
Le parc
Comme dans tous les châteaux, un parc charmant agrémente Gödöllö :
On y trouve des essences rares, des arbres de 150 ans énormes, un gingko biloba entre autres, des massifs d’hortensias blancs et de lavandes, un vrai plaisir de promenade !
Un petit pavillon abrite une collection de portraits de la famille Grassalkovich et d’autres héros hongrois, on n’y entre pas, mais un volet a été laissé entrouvert :
Pour en savoir plus avant une visite, voici le lien du site, la page anglaise (il existe en hongrois et allemand) : Gödöllö et pour y accéder, on peut faire comme le couple impérial ou le régent Horthy, prendre le train à la Gare de l’Est (ce ne sera pas le train royal hélas) et en profiter pour visiter la salle d’attente royale (voir mon article sur ce sujet).
Un commentaire
Merci pour ce petit voyage bien sympathique qui m’a permis de trouver un point commun important avec ce joli château, du moins avec le jardin. Mes parents dans la Nièvre, on aussi un magnifique gingko biloba du même âge.