Objet de l’exil en héritage : une médaille de la Vierge
Quoi de plus naturel pour Maman, nommée à Paris à la légation de Hongrie, que d’aller passer quelques jours à Amsterdam chez sa cousine ? Puis, après l’émigration de mes grands-parents, Lili a accueilli ma grand-mère très régulièrement, puis nous aussi. A ma naissance, elle est devenue ma marraine, et ainsi un lien spirituel nous a unies jusqu’à sa mort. J’adorais l’écouter parler de la famille, au sein de laquelle nous nous étions retrouvées dans les années soixante-dix à Budapest, entre cousins de différentes générations !
Lili m’a beaucoup gâtée, car le destin a voulu qu’elle n’ait pas d’enfants. L’un de ses cadeaux les plus précieux est une médaille de la Vierge en émail qu’elle avait eue de sa grand-mère paternelle, mon arrière-grand-mère donc. Une médaille qui a traversé la première guerre mondiale, l’exil, la deuxième guerre mondiale (Lili et son mari avaient un grand magasin à Batavia, aux Indes néerlandaises, l’actuelle Jakarta) et le retour au pays d’adoption. Au verso de cette médaille figure une prière à la Vierge, mère de Dieu, pour nous. Elle a sûrement protégé Lili :
Mon arrière-grand-mère, Waller Karolina, est née le 13 juillet 1866. Elle a été baptisée le 15 (à l’époque, on baptisait vite après la naissance, des fois que l’enfant ne survive pas). Etait-ce là sa médaille de baptême ou l’a-t-elle eue plus tard ? L’histoire ne le dit pas mais moi qui la porte plus de 150 ans après sa naissance, j’ai envie de croire que Karolina me protège à travers elle…
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