Gaël Hamayon, mon invité ce soir
Gaël Hamayon, Délégué aux relations presse et relations publiques institutionnelles de Radio France, a publié la tribune suivante (et me fait l’honneur de m’autoriser à la partager avec vous ici) :
« Culture, je t’aime ! »
Grâce à toi, j’ai traversé des obstacles. Grâce à toi, j’ai soigné des douleurs. Grâce à toi, j’ai aimé des hommes et des femmes. Issu d’un milieu modeste, j’ai grandi et étudié à Trappes, dans les Yvelines. La Culture est venue à moi, pour mon plus grand bonheur, dès ma plus tendre enfance, grâce aux valeurs inculquées par mon père, ma grand-mère et mes maîtresses d’école. J’ai commencé par aimer la Culture avant de devenir un bon élève. Je me remémore les visites au château de Versailles, mon premier spectacle de danse, mon entrée au Conservatoire de théâtre à Versailles, les séances de cinéma à Trappes au « Grenier à Sel » où j’amassais le plus de souvenirs possible ; je n’y connaissais rien mais j’étais le plus heureux des garçons. Comme cette mèche de cheveux de Robespierre, que j’ai découverte à l’âge de 7 ans au musée Carnavalet, qui m’a intrigué, hanté très longtemps et permis d’aborder l’Histoire de France avec gourmandise tout au long de ma scolarité. La Culture n’est ni hautaine, ni mondaine : elle appartient à chacun d’entre nous. Laure Adler* aimait à dire, quand je travaillais à ses côtés à France Culture : « Notre radio ne s’adresse pas au bac+10 mais au bac -10. Nous sommes là pour donner des clés de compréhension à tous nos auditeurs, nous devons être accessibles au plus grand nombre, libre à chacun d’aller plus loin. » Pourquoi tant de personnes n’osent pas pousser les portes d’un musée, aller à un concert de musique classique, jouer d’un instrument de musique ? Quels que soient nos origines, notre classe sociale, notre niveau scolaire, chacun d’entre nous peut ressentir de l’admiration face à une sculpture de Rodin, de la tristesse en écoutant du Brahms ou être critique vis à vis d’un tableau de Picasso, sans pour autant en connaître son auteur, son parcours, son histoire et ses codes, par exemple. Il suffit donc de peu de chose pour aider celles et ceux qui se sentent illégitimes face au mot Culture ! A la veille de l’élection présidentielle, la Culture ne trouve malheureusement pas sa place dans les débats. Cher futur Président de la République, la Culture doit être une de vos priorités, pendant ces cinq prochaines années, si nous voulons partager de vraies valeurs, comprendre le monde de demain et l’appréhender différemment. Je compte sur vous !
*Laure Adler a été Directrice de France Culture de janvier 1999 à septembre 2005, elle présente aujourd’hui « L’Heure Bleue » sur France Inter.
Gaël Hamayon a publié cette tribune sur Twitter avant le premier tour des élections présidentielles, mais hélas, elle peut toujours s’adresser aux deux candidats en lice, puis au président élu. Elle a été retweetée de nombreuses fois car elle a, à juste titre, fait l’unanimité, et elle a été reprise par Le nouvel économiste… Vous pouvez retrouver l’ami Gaël sur Twitter : @gaelhamayon mais attention, vous participerez à toutes les activités de Radio France d’un coup !
2 commentaires
Joli texte ! Il dit bien ce qu’il a à dire et c’est émouvant.
Merci.
Il raconte que ça lui est venu d’un coup et c’est vrai, on sent bien que c’est un cri du coeur !