Le carré Necker
Un havre de paix au milieu des souffrances pédiatriques
L’hôpital Necker-enfants malades a été fondé en 1778 par Mme Necker, la femme de Jacques Necker, le fameux directeur général des Finances de Louis XVI, et la mère de Mme de Staël comme chacun sait. C’est en 1802 qu’il devient officiellement un hôpital pour les enfants âgés de moins de 15 ans et depuis, c’est toujours le plus grand hôpital pédiatrique du monde. C’est là que le Dr Laennec invente le stéthoscope en 1816 et réalise la première consultation. Tout cela nous est rappelé sur des panneaux dans un endroit dont il va être question ici :
C’est l’hôpital des « premières » : 1er cabinet de radiologie, 1ère greffe du rein, 1ère greffe des intestins… Des découvertes sur des maladies génétiques rares pour des enfants…
Une partie a été entièrement refaite récemment dans ce style actuel tout en verre et surface inclinée et, comme il accueille aussi des adultes, j’y suis suivie pour… hum, je n’ai pas à vous le révéler. Toujours est-il que j’y vais trois fois par an depuis 10 ans. Mais hier, j’étais très en avance et pour une fois, je suis sortie de l’autre côté des enregistrements car j’ai avisé un banc. Il était juste indiqué « carré Necker » de l’autre côté du passage. Et là, quelle ne fut ma surprise de découvrir, en effet, une cour carrée ! C’est la partie historique des bâtiments :
Comme on peut le voir, il y a un petit bassin au centre avec des carpes :
Et aussi des poissons rouges qui jouent à cache cache sous les nénuphars :
Il y avait aussi plein de moineaux qui piaillaient, cela devient rare à Paris. En voici un qui se désaltère, tranquille :
j’ai été le témoin d’une scène très attendrissante : une petite fille d’une dizaine d’années regardait les poissons avec son papa, sans doute était-elle en convalescence après une opération, son père avait sorti le fauteuil à roulettes de sa chambre pour lui faire prendre le soleil. Arrivent une petite fille du même âge environ avec ses parents. Elle a l’air attardé et elle vient regarder les poissons à côté de l’autre, puis s’asseoit près d’elle dans le fauteuil. Alors l’autre ouvre le grand livre qu’elle tenait sur les genoux et lui montre les photos en lui expliquant qu’il s’agit de dinosaures. La petite fille attardée lui dit alors : »Tu veux être ma copine ? » Là, dans ce lieu hostile où l’on amène les enfants qui souffrent, j’en ai vu deux détendues et sereines dans un cadre reposant et j’ai trouvé ça très émouvant (j’avoue que j’étais moi-même un peu angoissée par l’examen qui m’attendait et je me suis un peu détendue aussi).
Alors je vous refile le tuyau : si un jour vous devez aller à l’hôpital Necker, je vous conseille de passer par ce lieu inattendu et vous verrez, vous irez mieux tout de suite !
2 commentaires
Très belle description merci
je suis celui qui s’occupe du bassin
Contente que l’article vous ait plu et bravo !