VERSAILLES – IV
Le Hameau de la Reine
En sortant du Petit Trianon, il faut encore marcher vers le fond du Parc, admirer la ravissante petite gloriette avec la statue de l’Amour, et au détour d’un petit chemin qui traverse un charmant ruisseau, on arrive en vue d’un lac avec, en saison, des nénuphars jaunes. De grosses carpes goulues se pressent près des rives, nombreuses, nageant en groupes énormes, on se demande comment on les laisse ainsi proliférer… Mais ce n’est pas l’essentiel de ce décor bucolique. Le lac est bordé de petites maisons à colombages de style normand. Là, Marie-Antoinette venait jouer à la paysanne avec ses dames d’honneur et faisait semblant de garder des moutons qui portaient des rubans. Ces dames buvaient un chocolat ou mangeaient du fromage préparé dans la laiterie voisine, jouaient à des jeux de société dans les petites maisons de ce faux village. Elles appréciaient le calme de cette retraite campagnarde comme nous, nous profitons de ce grand espace après la foule du château et tous les gens qui se prennent en photo devant la fontaine de Neptune. Car même si une sorte de train sur pneus ou des voiturettes électriques à louer nous emmènent jusqu’au Petit Trianon, peu de visiteurs font le trajet jusqu’au bout du Domaine. Il faut en effet compter toute une journée pour tout voir (et surtout avec Domi qui explique l’Histoire de France comme si vous y étiez et les techniques de fabrication d’un vase Médicis avec un décor évoquant une scène historique…). On s’assoit donc au bord du lac, on se détend après tous ces ors, ces satins et ces porcelaines fines et on s’imagine mener une vie simple dans l’une de ces adorables maisons décorées de géraniums-lierres et de pétunias d’un rose éclatant. Ragaillardis, nous pouvons aller dire bonjour aux animaux !
La Ferme de Marie-Antoinette
Déjà à l’époque de la Reine, près des vignes qui donnent toujours du vin réservé à quelques privilégiés, des fermiers s’occupaient des vaches, des poules et des moutons. De nos jours, c’est une association de protection des animaux qui les soigne. Cochons, chèvres, moutons, vaches, poules avec des coqs magnifiques, pigeons… et des ânes ! Gris avec une rayure sur le flanc et le dos, adorables, tout beaux dans leur enclos qui viennent voir près de la clôture (électrifiée, on n’a pas le droit de les nourrir) ! Mon animal préféré avec le zèbre dont il sera question dans un autre article sûrement…
En conclusion
On commence la visite de Versailles par « l’Etat c’est moi » et les grilles dorées à l’or fin du Roi Soleil, on continue avec l’élégance du Premier Empire et le souvenir douloureux de la fin de la Première Guerre mondiale, on poursuit avec le charmant petit refuge de Marie-Antoinette et on termine en toute simplicité à la campagne dans une ferme. Une belle journée de visite, à organiser dès le printemps pour profiter des somptueux parterres de fleurs – l’arbre planté par le naturaliste Buffon il y a 300 ans n’a pas résisté à la tempête de 1999 – et des grandes eaux musicales, nostalgie des fêtes organisées par Louis XIV avec des pièces de Molière et la musique de Lully. Bien sûr il y a eu la Révolution, Liberté, Egalité, Fraternité, l’abolition des privilèges le 4 août 1789, mais cela n’empêche pas d’admirer la beauté du domaine royal et de s’imaginer un bref instant revivre les fastes de la vie à la Cour – avec son smartphone et Internet quand même !