La Sainte Chapelle, Paris, un lieu magique !
Comme nous le savons, le rouge était la couleur royale, les verriers obtenaient difficilement du bleu. A l’époque, c’était de la poudre de lapis lazuli afghan qui transitait par la Turquie, diluée et contenue dans des cubes de verre. Les verriers faisaient fondre le verre et récupéraient la couleur. La Sainte Chapelle est un exemple extraordinaire du savoir faire de ces artisans. Mais ce savoir faire a été menacé, d’abord par la Révolution, puis par l’extension du Palais de Justice…
Les reliques sont enlevées, la chapelle vidée par les révolutionnaires, elle n’a plus d’intérêt comme lieu de dévotion et devient un dépôt d’archives du Tribunal. A quoi bon la laisser là ? On projette sa destruction, mais un tollé populaire empêche les autorités de mener à bien ce projet et, en 1836, les restaurations commencent. Le monument est très abîmé, d’importants travaux sont entrepris, si bien que ce que nous voyons aujourd’hui date largement de cette époque. La chapelle basse et la chapelle haute sont néanmoins sauvées et inscrites au registre des monuments historiques en 1862.
Elle se visite depuis entre deux restaurations et des concerts y sont organisés. Hymne de pierre et de verre à Dieu, elle inspire le respect et, devant la statue du Christ qui nous bénit, on ne peut que songer humblement à notre statut d’être humain face à l’Eternité divine…
Les touristes ne s’y trompent pas, faisant la queue tout au long de l’année pour s’émerveiller de la foi de leurs ancêtres et de leur savoir faire dans cette chapelle à la beauté immuable.